Un privé, un bouledogue alcoolique: premières impressions sur Le dernier baiser (James Crumley)
Papotages et lectures – « Le dernier baiser » de James Crumley
Cette fois, nous partons pour les États-Unis avec Le dernier baiser de James Crumley.
Encore un livre qui prend la poussière dans ma PAL depuis des années. Reçu dans une box d’Exploratology, une box littéraire vraiment chouette qui, je crois, n’existe plus aujourd’hui. C’est bien triste, car c’était un vrai plaisir de recevoir un petit colis tous les mois, avec un livre choisi avec beaucoup de goût, du thé, un snack et une carte. D’ailleurs, ma bibliothèque est encore parsemée de livres provenant de cette box (alors oui… j’ai mis la lecture sur pause pendant de nombreuses années, d’où le nombre conséquent de livres non lus dans ma bibliothèque).
Avant de commencer, voyons ce que nous dit Babelio :
Noté 4,06/5, ce qui est pas mal ! C’est d’ailleurs le roman de James Crumley le plus apprécié des utilisateurs de Babelio (ils ont tous été traduits en français).
Publié chez Gallmeister et sorti en poche chez Folio en 2012, il fait 440 pages.
Les mots de l’éditeur :
« Quand j’ai finalement rattrapé Abraham Trahearne, il était en train de boire des bières avec un bouledogue alcoolique nommé Fireball Roberts dans une taverne mal en point juste à la sortie de Sonoma, en Californie du Nord, en train de vider le cœur d’une superbe journée de printemps. Trahearne en était à près de trois semaines de foire et de balade, et avec ses fringues kaki toutes froissées, le grand homme ressemblait à un vieux soldat au bout d’une longue campagne qui essaierait de faire durer ses bières pour faire passer le goût de mort qu’il avait dans la bouche. »
Premières impressions de lecture
Point de départ du roman : On fait connaissance avec W.C. Sughrue, un privé engagé pour retrouver un certain Trahearne qui s’est fait la malle de chez lui depuis quelques semaines. La femme de Trahearne, habituée à ses frasques, tient à le retrouver avant la frasque de trop. Sughrue le retrouve dans un troquet paumé et déprimant, peuplé de cul-terreux. Trahearne picole en compagnie d’un bouledogue alcoolique.
À ce stade de l’histoire, autant dire que si l’auteur n’était pas aussi bon, j’aurais peut-être arrêté. J’ai une tolérance limitée pour les histoires d’amour avec l’alcool et une tolérance zéro pour les histoires de chiens alcooliques (et si on laissait les animaux en dehors de nos délires ?). Mais l’ensemble, le tableau, est tellement comique que je n’ai pas pu résister.

Et d’un coup, sans préavis, la situation devient complètement délirante. Cette première scène est incroyablement drôle. Sughrue est un personnage plus vrai que nature et extrêmement bien travaillé. On sent un personnage complexe et cohérent que l’auteur connaît en profondeur.
Deuxième round d’impressions
Je ne m’attendais pas à cette tournure des événements, mais plutôt à une enquête de privé classique. Ça démarre d’ailleurs comme ça après la scène du bar. Mais on attend que l’enquête démarre pour de bon encore et encore. Et en même temps, les événements sont tellement prenants… On voit les personnages évoluer sans trop comprendre ce qu’ils fabriquent, pour être honnête. C’est assez inattendu et très, très drôle.
La première scène dans le bar m’avait fait la même impression : « Mais attends, qu’est-ce qui est en train de se passer ? » On passe d’une espèce de pesanteur déprimante sur fond d’enquête au chaos total en un claquement de doigts. C’est assez génial.
Round final
Finalement, l’enquête reprend, toujours dans la même veine. On crée un lien fort avec le privé W.C. Sughrue. C’est un homme simple, intelligent, honnête, qui est ballotté par les autres personnages et se laisse entraîner dans les délires de ses clients.
La dernière partie du livre est vraiment excellente. Le dénouement de l’intrigue n’apparaît pas tout de suite et on ne s’y attend absolument pas. D’ailleurs, on ne sait pas trop à quoi s’attendre avec cette histoire. Toutes mes prédictions étaient fausses et la fin m’a mise en rage. Je ne peux pas en dire plus de peur de gâcher la surprise aux lecteurs.
J’ai adoré et je le recommande !
Bonne Lecture !