Esclavage, résilience et foi : le destin hors du commun de Bakhita
C’est une chronique difficile à écrire et que je repousse depuis quelque temps. J’ai reçu ce livre dans un lot Vinted et j’ai commencé la lecture sans avoir lu la quatrième de couverture, avant tout attirée par la photo et le titre du livre.
Une biographie marquante et bouleversante
La première partie de cette biographie historique est très difficile à lire. On y parle de rapts violents dans des villages africains, à l’époque où des personnes, parfois de très jeunes enfants comme Bakhita, étaient enlevées pour être vendues comme esclaves. Ce sont des événements tragiques et sombres de notre histoire mondiale. J’ai beaucoup pleuré en suivant les étapes du voyage de Bakhita, qui l’ont menée d’une enfance paisible dans son village soudanais à la servitude auprès de différents maîtres esclavagistes sur le continent africain. Elle sera ensuite rachetée par un Italien, qui l’émancipera et l’emmènera en Italie, où elle deviendra nonne catholique.
Une fois la partie sur l’esclavage passée, le parcours de Bakhita, même s’il est incroyable, reste éprouvant à lire. Nous avons devant nous l’histoire vraie d’une femme extrêmement résiliente, qui a grandi avec la croyance imposée par la torture qu’elle n’avait pas plus de valeur qu’un objet. L’esclave qu’elle fut est présente tout au long du livre.
Je me suis beaucoup questionnée lors de cette lecture. C’est une biographie romancée, et j’ai eu du mal à me laisser porter par l’histoire lorsque l’autrice nous emmène dans la tête de Bakhita. Cette femme a vécu des traumatismes extrêmes, qui ont impacté sa psyché et son identité à un niveau que seul un ancien esclave pourrait pleinement comprendre. Je trouve audacieux de prétendre imaginer ce qu’elle a ressenti en quittant l’Afrique et en vivant libre.
Une histoire essentielle à raconter
Néanmoins, c’est une histoire inspirante qu’il faut raconter et transmettre. L’esclavage en Afrique n’était pas un sujet sur lequel j’avais beaucoup réfléchi. Je ne m’étais jamais posé la question de savoir comment les esclaves arrivaient sur les côtes pour embarquer sur les bateaux négriers. Et bien, ils marchaient pendant des semaines, affaiblis et arrachés à leur foyer.

Au milieu de cette histoire bouleversante, qui fait franchement douter de la nature humaine, il y a quand même des moments d’espoir. Bakhita rencontre des personnes bienveillantes, qui vont changer sa vie pour le meilleur, comme tant d’autres rencontres l’ont précipitée dans le désespoir et de profondes souffrances.
Bakhita est une survivante qui luttera toute sa vie pour vivre. Dans le désert africain, auprès de ses maîtres, et face à la cruauté et à l’indifférence de certains Italiens, elle luttera pour ne pas s’effondrer et disparaître.
Une lecture bouleversante, qui m’a profondément dérangée, mais une histoire vraie que je suis contente d’avoir découverte et qu’il était essentiel de raconter.